Spotify entre dans l’ère du lossless audio avec son offre Premium, promettant une écoute plus riche et détaillée. Mais face à Tidal, Qobuz ou Apple Music, cette avancée reste un pas mesuré plutôt qu’une véritable révolution.

Après des années d’attente et de rumeurs, Spotify officialise enfin l’arrivée du lossless audio sur son offre Premium. Le message est peut-être déjà apparu sur votre écran cette semaine : « Préparez-vous à découvrir une qualité d’écoute inédite. Le format Lossless arrive sur Premium. Nous vous informerons lorsqu’il sera disponible. » Une notification qui marque un tournant dans l’histoire de la plateforme la plus utilisée au monde.

Avec cette nouveauté, Spotify propose désormais du streaming en FLAC jusqu’à 24 bits / 44,1 kHz. En clair, une qualité CD sans perte, bien supérieure aux fichiers compressés proposés jusqu’ici. C’est une évolution majeure qui va transformer l’expérience de millions d’abonnés, longtemps frustrés par l’écart avec les offres concurrentes.

Pour autant, tout n’est pas parfait. Là où Qobuz, Tidal ou encore Apple Music proposent déjà du hi-res audio allant jusqu’à 96 kHz voire 192 kHz, Spotify reste sur une approche plus prudente. Une stratégie assumée : privilégier la simplicité, la compatibilité avec un maximum d’appareils et une consommation de données raisonnable. De quoi séduire le grand public, mais qui laissera les audiophiles les plus exigeants sur leur faim.

Concrètement, cela veut dire quoi ? Un fichier lossless en 44,1 kHz permet déjà de percevoir une restitution fidèle et détaillée, mais les formats en 96 ou 192 kHz offrent une dynamique plus large et une précision accrue, surtout perceptible avec un matériel hi-fi haut de gamme. Pour l’oreille non entraînée et sur des écouteurs classiques, la différence restera minime. Mais pour les passionnés, les micro-détails, l’espace sonore et la profondeur peuvent être mieux restitués ailleurs.

Ce virage s’inscrit dans un contexte particulier : depuis plusieurs mois, Spotify fait face à une vague de contestations et de départs d’utilisateurs, sensibles à la concurrence ou critiques envers certaines décisions stratégiques. La plateforme multiplie donc les évolutions (DJ, playlists générées par l’IA, nouvelles fonctionnalités sociales, et désormais lossless) pour endiguer une potentielle fuite massive et conserver sa place de leader.

Autre point à noter : le déploiement est progressif. Seuls certains abonnés Premium, dans une cinquantaine de marchés dont les États-Unis, l’Allemagne, le Japon ou encore la France prochainement, peuvent déjà activer l’option. Le reste devra patienter encore quelques semaines.

En somme, Spotify rattrape enfin une partie de son retard et répond à une demande exprimée depuis des années. Le lossless est là, accessible et pratique, mais pas encore au niveau des offres les plus audiophiles du marché. Un premier pas important… qui en appelle d’autres.